Fin 2008, The Mirrorball Man (aka Julien Hirt, mon ami auteur et dessinateur) et moi-même avons décidé de participer au 24-Hour Comic Day et donc de réaliser chacun une bande dessinée de 24 pages en 24 heures. (Le résultat, me concernant, peut être lu ici.)
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Le texte qui suit date de cette période et à été publié sur mon blog avant et durant l’événement. Les commentaires en italiques ont été ajoutés peu après en guise de post-scriptum. Pour cette nouvelle publication, le texte à été très légèrement modifié par soucis de clarté et certaines photos ont été remplacées par des illustrations.
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Voici donc ce que j’écrivais deux jours avant l’échéance fatidique.
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03:24:31 on octobre 16, 2008
24-Hour Comic: Soon!
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Il ne me reste plus qu’un jour et deux nuits avant le marathon du 24-Hour Comic Day. Depuis deux semaines, je suis un entraînement intensif pour me préparer à relever ce défi.
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Tout d’abord, j’ai tenté de trouver la meilleure technique pour dessiner efficacement pendant 24 heures. J’ai un peu tout essayé: crayons, encre, marqueurs, papier découpé, tablette graphique, divers formats et grains de papier… J’ai aussi testé différents styles plus ou moins jetés ou détaillés, ligne claire, trait tramé, ombré, modelé, en à-plats… Je pense avoir fait mon choix, mais il me reste demain pour les ultimes tests.
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Bien sûr, en deux semaines d’entraînement, quelques idées surgissent inévitablement. Quelques personnages ou ébauches d’histoires. Normalement, rien de tout cela ne devrait être utilisé pour le défi proprement dit. Il est toutefois difficile pour moi d’être tout à fait stricte et, en cas de panne sèche le jour venu, je pourrais très bien tenter de faire germer une graine d’idée récoltée durant cette phase préparatoire.
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Pour l’inspiration, je compte sur les nouvelles du jour, ma bibliothèque et la méthode tibétaine. Et aussi sur toi, ami lecteur! 🙂 Si tu laisses dans un commentaire ci-dessous une idée d’histoire, un thème, un titre, un sujet, que sais-je, je promets d’examiner ta suggestion avec le plus grand sérieux. (Je ne lirai donc les éventuels commentaires de ce billet que le matin du 18).
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24-Hour Comic Day: C’est parti!
PS: Matériel et plan de travail. J’ai choisi la simplicité et la fiabilité pour ce défi. Un bloc-notes, un stylo… Je pensais faire des à-plats au marqueur mais finalement je n’ai pas eu le temps. J’ai parfois utilisé un crayon pour esquisser la composition de certaines cases.
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Il est 8 h 00. Je suis levé depuis dix minutes… C’est parti!
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Je vais regarder les commentaires de [ma soeur] et manger des céréales.
PS: Tronche tombé du lit. Pas de douche… l’hygiène est souvent secondaire dans la BD. Je voulais commencer le plus tôt possible pour ne pas terminer trop tard le lendemain. Malheureusement, la deuxième partie du plan ne s’est pas déroulée comme prévu.
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Je remercie [ma soeur], [mon neveu] et [ma nièce] pour leurs idées. Cette BD est pour eux.
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VOICI LES SUGGESTIONS QUE J’AI RECUES :
Mon neveu propose d’illustrer « le super-héros qu’il a inventé et qui s’appelle l’homme-oiseau. Il est jaune avec le bec ultra-brillant et très pointu (c’est son arme). Lorsqu’il n’est pas homme-oiseau, il est journaliste; il fait le métier que Superman faisait (à son époque), c’est à dire qu’il distribue les journaux! » Ma nièce propose de faire « une histoire sur son amie Tic qui est invisible. Elle ramasse beaucoup de petits cailloux. Elle sait escalader des montagnes très hautes aussi. Et parfois elle mange des limaces écrabouillées. » Quant à leur maman (ma sœur), elle lirait bien « une BD sur l’amitié entre une fée et un troll qui devraient vivre chacun dans une dimension (celle des fées et celle des trolls est différente) mais par amitié ils restent sur terre, seule dimension où tout est déjà tellement barge que même leur amitié est possible. Mais pour combien de temps encore? Est-ce que la fée ne va pas s’essouffler parmi tous ces humains? Est-ce que le troll saura dompter sa nature et ne pas exploser face à tant de bêtise (humaine)? »
Déjà 10 h 00. J’essaie de me concentrer entre deux crises de [mon fiston] qui a bien choisi son jour… :-S Après avoir réfléchi un peu au sujet et aux personnages, je vais faire un peu de storyboard. Au moins les premières pages…
PS: La BD a été improvisée au fur et à mesure, mais pour le tout début, j’ai quand même esquissé trois pages de storyboard pour me rassurer et me donner une direction.
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16 h 00. Fait 6 pages. Ça va être difficile de rattraper les deux heures « perdues » à réfléchir à l’histoire…
PS: Maintenant que j’y pense, je ne me rappelle pas grand-chose de mon plan de base. J’ai fait des croquis de quelques personnages et je devais avoir une vague idée de l’histoire. Je pense que c’était indispensable pour me permettre de commencer à dessiner. Mais cette idée de départ a presque complètement disparu en cours de route…
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20 h 15. Mangé « en vol ». Le temps file…
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PS: Des pâtes à la sauce tomate avec des boulettes de viande piquantes et un coca. L’espace de travail est un peu précaire: un bord de table éclairé par une lampe de chevet…
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21 h 30. Reçu deux paquets Amazon, avec le nouveau Prince… Ne pas craquer… 😛
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Entame la difficile page 12… Change de t-shirt.
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PS: Jusqu’ici, l’histoire avait plus ou moins suivi son cours naturellement. C’est comme de monter dans un avion et de regarder le paysage en volant au hasard. Mais une fois la première moitié achevée, je dois faire des choix en vue de l’atterrissage. Normalement, c’est le moment de faire une longue pause et de méditer sur la suite de l’histoire. (Tout en faisant quelques lectures et en écoutant un peu de musique, pourquoi pas..?) Mais là, les contraintes de l’exercice imposent un délai de réflexion minimum. Presque à chaque page, je dois faire des choix sans être sûr des conséquences. C’est comme de fermer des portes en espérant que la dernière sera bien une porte de sortie…
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Un t-shirt frais devient nécessaire pour entamer ce second versant.
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3 h 30. Je voulais sonner minuit et 2 h du matin, mais il y avait trop de pression… Les pages 12 à 17 ont été pleines d’embûches. Je suis en milieu de page 18 et il faut que je mange un truc…
PS: Pas trop de changements dans la coiffure depuis ce matin, par contre les yeux commencent à rougir sérieusement. Avec la page 18, je pensais que les choses deviendraient plus faciles après les moments de détresse des pages 12 à 17. Mais la suite me réservait encore quelques surprises…
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Derrière moi, [mon fiston] dort.
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6 h 30. Climax. Il reste 3-4 pages pour jongler la fin… 😛
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PS: À quatre pages de la fin, la direction est « bouclée », même si je n’ai pas tous les détails de l’exécution. J’ai le choix entre deux options dramatiques qui donneront chacune une coloration différente à l’histoire. Je tente un ultime rebondissement.
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8 h 00. Fini page 22. État de décomposition avancé. Officiellement en mode « Eastman » maintenant…
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PS: Tiré du site web de Scott McLoud, l’initiateur du 24-Hour Comic: If you get to 24 hours and you’re not done, either end it there (« the Gaiman Variation ») or keep going until you’re done (« the Eastman Variation »). I consider both of these the Noble Failure Variants and true 24 hour comics in spirit; but you must sincerely intend to do the 24 pages in 24 hours at the outset.
PS: Ces 24 heures constituent aussi une intéressante expérience capillaire, je trouve…
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12 h 30. Terminé après une petite relecture. Ouf! Je suis mort…
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Bon, voyons ce Prince… 😛
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PS: Quoi? Plus de quatre heures pour deux pages..? À part un notable ralentissement des fonctions motrices, la raison principale vient du fait que j’avais « gardé pour la fin » quelques détails, dont la grande case d’introduction de la première page… Un choix stratégiquement judicieux mais tactiquement pénible.
Le lendemain…
Bon, il me reste maintenant à scanner tout ça pour que vous puissiez juger du résultat. J’aurai encore sûrement quelques commentaires à faire par la suite mais j’aimerais déjà remercier The Mirrorball Man pour avoir, à la base, évoqué l’idée de faire un 24-Hour Comic et pour avoir relevé le défi avec moi cette année. Ça a été pour moi une expérience unique, comparable seulement, de récente mémoire, a la séance de tatouage chez Laurent. Merci Julien et bravo pour ton 24-Hour Comic « Street Cosmonaut », qui est en fait un 24-Hour Webcomic, puisque tu as, inconscient que tu es, publié le résultat au fur et à mesure sur deviantArt.
Bisous aussi à [mon épouse et mon fils] pour leur soutien variable mais sincère.
